Le droit de l’Union européenne protège-t-il la saveur d’un produit alimentaire au titre du droit d’auteur ?
À cette question, la Cour de Luxembourg a répondu par la négative, dans le cadre d’un contentieux opposant deux sociétés néerlandaises à propos de la commercialisation d’un fromage.
Selon la Cour, la saveur d’un produit alimentaire ne saurait être protégée par le droit d’auteur au titre de la directive 2001/29/CE du 22 mai 2001 que si elle peut être qualifiée d’« œuvre », au sens de cette directive ».
Ce qui « implique nécessairement une expression de l’objet de la protection (…) qui le rende identifiable avec suffisamment de précision et d’objectivité ».
Or, l’identification de la saveur d’un produit alimentaire « repose essentiellement sur des sensations et des expériences gustatives qui sont subjectives et variables puisqu’elles dépendent, notamment, de facteurs liés à la personne qui goûte le produit concerné, tels que son âge [ou] ses préférences alimentaires ».
Rien de précis et d’objectif donc… Par conséquent, une telle saveur ne saurait être qualifiée d’œuvre au sens de la directive précitée et, partant, ne saurait être protégée par le droit d’auteur.
CJUE, gr. ch., 13 nov. 2018, aff. C-310/17
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